[ conférence ] Espace numérique : La Toile comme terrain d’engagement. Paris. 11 avril 2018

Le 11 avril 2018, conférence « Espace numérique : La Toile comme terrain d’engagement », avec Sylvia Fredriksson, Flora Katz, critique d’art et Albertine Meunier.

Table ronde organisée par Alsy Bustamante, Danai Giannoglou, Pauline Hervault et Aideé Tapia, étudiantes du M2 Sciences et Techniques de l’Exposition de l’ Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, sous la direction de Françoise Docquiert, avec l’association AWARE : Archives of Women Artists, Research and Exhibitions. En résonance avec l’exposition « Women House », présentée du 20 octobre 2017 au 28 janvier 2018 à la Monnaie de Paris

Programme complet du cycle.
Entrée libre sur réservation : resa.artgenrefeminin@gmail.com

Après avoir traité les espaces domestiques, publics, éducatifs, institutionnels et corporels, cette sixième et dernière table ronde du cycle Art : Genre féminin se propose d’explorer le terrain numérique, et plus spécifiquement le cyber-espace. La question est ici d’examiner le rôle que la Toile peut tenir aujourd’hui concernant la diffusion, la valorisation et la création des artistes femmes.

Les femmes ont été historiquement impliquées dans le développement des nouvelles technologies, notamment lorsqu’elles furent recrutées en masse par les entreprises électroniques pour l’assemblage de machines. Avec la naissance de l’outil Internet dans les années 1990, la toile est devenue un lieu d’affirmation, mais aussi un terrain de jeu pour des militantes dans de nombreux domaines, et s’exprimant sous différentes formes, notamment à travers la création artistique.

À ses origines, le cyber-espace fut en effet un lieu de grande créativité artistique et politique. S’inspirant du Manifeste cyborg de Donna Haraway, et des écrits de Sadie Plant retraçant la place des femmes dans l’histoire informatique, la naissance du mouvement cyberféministe correspond à peu près au moment où le web lui-même est né. Là où les féminismes dits « orthodoxes » des années 1970 concevaient les machines comme des moyens de reproduction du patriarcat, le Manifeste cyberféministe énonçait en 1991 : « Le clitoris est le lien direct vers la Matrice ». Les cyberféministes ont vu dans l’outil Internet et dans son caractère fluide et ouvert, l’occasion de faire éclater l’identité féminine traditionnelle, de la déstructurer puis de la réécrire. Internet pouvait-il être un nouvel espace de création et d’expression plus neutre ?

À mesure que l’usage d’Internet s’est massifié, démocratisé et qu’il est devenu un espace marchand, le cyberféminisme a plus ou moins disparu, rejoignant alors les archives du web. Dans le contexte actuel d’omniprésence des réseaux sociaux et d’autres plateformes d’expression connectées, nous pensons essentiel de nous interroger sur les outils que peut offrir l’espace numérique aux artistes femmes et à l’écriture d’une histoire plus paritaire.

Pour réfléchir et questionner ce sujet, nous accueillons trois intervenantes dont les projets et les pratiques s’inscrivent dans l’espace Internet. Nous aborderons ainsi la question de la Toile en tant que terrain d’engagement et d’appropriation, la question des réseaux sociaux en tant qu’outils pour la construction de consciences féministes, et l’Internet en tant que sujet central de pratiques artistiques.

Intervenantes

Sylvia Fredriksson est designer, spécialiste des cultures numériques et chargée de recherche à la Cité du design de Saint-Étienne. Elle porte des projets dédiés à la valorisation des communs et travaille autour des enjeux d’appropriation citoyenne des technologies et des cultures numériques comme levier d’émancipation de la société civil.

Flora Katz est critique d’art, curatrice indépendante et doctorante associée à l’institut ACTE (CNRS / Université Paris 1 Sorbonne). Elle a travaillé au Centre Pompidou, à Bétonsalon – Centre d’art et de recherche, puis à New York à la galerie Miguel Abreu. Elle mène une activité de critique d’art dans des publications et des médias (Artpress, Mouvement). Son travail d’écriture s’attache à jeter des ponts entre la philosophie et le travail des artistes. Elle co-organise l’Université Libre à DOC, et a collaboré notamment avec la Fondation d’Entreprise Ricard, les Instants Chavirés, Chez Treize, pour des expositions. Elle a curaté l’Editathon Art+Feminisms trois années de suite avec Lafayette Anticipations et les archives nationales, un marathon d’écriture sur Wikipédia concernant les féminismes et la culture.

Albertine Meunier pratique l’art dit numérique depuis 1998, et utilise tout particulièrement Internet comme matériau et terrain d’exploration. Dans une démarche à la fois critique et ludique, elle questionne les grands acteurs de l’Internet et ce nouveau monde que sont la Toile et les réseaux. “Jouons un peu avec Internet”!

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